Fantômas probablement

Fantômas, né un certain jour de février 1911, est immortel.

En tout cas, ses aventures n’ont pas de fin ni de logique. Après s’être aléatoirement réparti la lecture des 12800 pages du roman de P.Souvestre & M.Allain, les 23 marionnettes du groupe dit « Tête dans le sac – marionnettes » proposent une interprétation libre et collective du mythe de Fantômas.

De quoi réveiller les rues sombres des bas-fonds et les doubles-fonds des castelets. De quoi faire causer les improbables Bec-de-Gaz, Bouzille, OEil-de-Boeuf, Conchita Conchas, de quoi rendre fou l’inspecteur de la sûreté Juve.

« On a pu écrire que ce siècle était une invention de Fantômas. C’est fort probable, et tout continue à le prouver : il a le style du feuilleton délirant ».

Alexandre VIALATTE

« …je n’ai pas lu les livres de Fantômas comme peuvent les lire les intellectuels, au sens critique aiguisé et toujours sur ses gardes. Je les ai lu donc en toute simplicité et bonne foi. Je me rappelle parfaitement ce que j'y cherchais : certes les aventures, et une peinture colorée et cocasse de tous les quartiers de Paris, mais j'étais au comble de la joie, j'exultais quand Fantômas tuait ! Il vous saignait un flic comme un poulet, quelle excellente chose ! Il éventrait un procureur général, c'était bien fait. Il exécutait le bourgeois d'une manière plus ou moins horrible et sanglante : voilà qui réconciliait avec la vie! Il arrachait la tête du général, crevait les yeux du banquier, écrasait par un train le gros propriétaire, éventrait le baron, décapitait le prince, empalait le prêtre. Que de bonnes, que d'excellentes et succulentes exécutions ! qui me faisaient saliver ! et comme, après chaque meurtre, affreux, de gros légume, on peut s'endormir le coeur content, le coeur vengé de tout ! […] A défaut de Révolution Prolétarienne; vive les rêves de vengeance et de justice ! »

Jean LECLERCQ : "Fantômas et la révolution prolétarienne"